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grain d'imperfection supprimé
Ils les ont
détruites, ce n'était pas grand-chose mais ils les ont fait disparaitre. Je
m'en veux de n'avoir pris de photo avant qu'ils les aient réduites en gravats ...
j'aurais voulu savoir. Ces deux petites maisons, près de chez moi, devant
lesquels je passais souvent à pied. Elles étaient si jolies, si pittoresques,
tellement coquasse de les voir dans ce paysage citadin qui ne laisse pas de
place pour la pelouse, une petite barrière, dont la peinture blanche est
écaillée, qui semblait protéger cet endroit tellement hétérogène avec son
voisinage, agréablement antagonique, comme une faute rafraichissante là où tous
les murs des maisons collent au trottoir, là où le bois semble prohibé dans la
construction de quoique ce soit... parties en poussière, la petite barrière,
impuissante face à la volonté de neuf, les deux maisons... je passais devant en
me demandant à chaque fois qui habitait dans ce charmant endroit, comme un
oubli dans l'uniformité grisâtre de mon quartier, un oubli si revigorant qui me
rappelait ces petites maisons sans étage de Bretagne, aux murs blancs, aux
volets peints, qui semblait m'apporter l'odeur de l'iode au nez, le cris des
mouettes aux oreilles, l'impression d'avoir du sable collé aux pieds... parti
en gravier mon petit morceau de Bretagne en plein Angers.
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