• Il faudrait que j'arrête d'être lâche, je suis encore si jeune, il serait idiot de ne pas profiter de ma candeur en me morfondant dans une inertie totale.

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    Je vais me reprendre, je me reprends ? il le faut.

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                La solitude n'est pas un obstacle et grandir n'est pas obligatoire mais essentiel, rien de plus affreux que d'être en décalage grotesque avec son temps. Je ne parle pas de mode ou quoique ce soit de semblable, non, il n'est nullement question non plus d'un consensuel enchaînement d'étapes (arbitrairement définies) d'une vie. Je ne me sens déjà pas franchement en phase avec le reste de l'humanité alors loin de moi l'idée de suivre religieusement ses dogmes imbéciles. Lorsque j'use du terme « décalage »,  je fais référence à un schisme plus profond qui s'opère entre l'image et l'être : nous sommes tous porteur (conscient ou inconscient) d'une image (la gravité potentielle ne se trouve d'ailleurs pas dans la conscience ou l'inconscience, mais plutôt dans son reniement ou son acceptation, ensuite, pour ce qui est de sa maitrise, je laisse le discours aux soins de la verve des malins et des coquins car il est tout autre). Image publique, privée... image tout de même. Sa divergence trop abrupte avec l'être peut avoir de terribles répercutions psychiques tout comme leur fusion complète (avant de courir, faire des bonds, je marche en posant un pied devant l'autre, sagement, servilement, trébuchant encore souvent).

    Pour le moment je reste plutôt « brouillée », je tends vers un éclaircissement de cette corrélation fondamentale, je sens néanmoins l'ampleur du chemin qui me reste encore à parcourir avant de percevoir le semblant d'un commencement des prémices d'une résolution. L'intention est là, sans être forcément le principal comme le suggérerait l'expression figée, il n'en reste pas moins que l'élan intentionnel fait partie intégrante de cette entreprise d'introspection que j'ai repoussée bien longtemps sous de faux prétextes mal choisis et maladroitement exprimés. Je me suis reniée en souhaitant correspondre à une image, celle de l'élève, plus précisément, de l'élève en tant qu'il porte en lui toutes les promesses d'une vision scolaire de son environnement (qui est déjà inévitablement souillé partiellement par l'institution). Je suis une élève, en revanche je refuse d'être scolaire, je ne l'ai jamais été! Un travail à faire, je le fais, sans grande conviction, sans attentes liées à l'affect. Je suis plutôt de ce bois-là, ce n'est ni du boulot, ni du saule larmoyant d'espérances, c'est un baobab tout entier, indépendant ou presque du reste, seules ses racines laissent supposer une connexion nécessaire à l'étranger... un petit univers. J'y prétends, j'y concoure à chaque instant avec plus ou moins de succès, malgré certaines déconvenues, l'image doit rester ma maxime, ma matrice, ma bile, mes humeurs. Une éthique du baobab en quelque sorte.

    Là, je dois apparaitre un peu plus ridicule, c'est certain, pourtant, j'assume, je suis dépositaire et démiurge, sans pour autant en être fière, ce ridicule est mien, je l'ai façonné, il reste encore rugueux et poreux. L'art doit s'acquérir, je mendie  l'indulgence pour l'imperfection de l'ouvrage, de ce morceau de jeunesse.


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