• Elle marchait sur les pavés, elle
    marchait lentement, mais ne voulait pas qu'il crusse quoique ce soit, elle
    accéléra le pas sur les pierres mouillées par la pluie, elle crût tomber, mais
    elle fût sauvée par lui. Lui qui n'en sait rien, mais qui ne doit pas savoir,
    s'il savait, oh s'il savait ce serait si bien, tellement que cela la tuerai,
    elle ne pourrait supporter d'être l'actrice sur une scène faite de planches
    dont l'origine du bois lui échappe, de sentir la cellulose craquée sous le
    poids de son ignorance, de tomber dans un puis empli de larmes. Elle ne voulait
    pas se bruler ses ailes de cire, ces ailes aussi légères que les robes qu'elle
    portait enfant, qu'elle faisait tourner dans le vent jusqu'à s'en donner le
    tournis et tomber dans l'herbe asséchée par le soleil gourmand de verdure
    durant ces longues vacances d'été, qu'elle passait dans la maison de ceux qui
    sont aujourd'hui en train de se faire bouffer par des vers inconscients qu'ils
    détruisent la seule chair qu'elle aimait sentir, embrasser en laissant une
    tache de chocolat sur la joue, les seuls os qui l'ont consolée lorsqu'elle est
    tombée de son vélo pour la première fois...



    Il lui parlait, qu'aurait-elle pu faire
    si ce n'est répondre aussi banalement à ses questions qui ne désiraient pas
    vraiment de réponses authentiques et véridiques :



    « - ça
    va ?



    -oui. »



    Elle s'en veut
    de ne pouvoir exprimer ce qui la torture, elle préfère néanmoins se laisser
    ronger et d'être seule à souffrir...



    Elle me
    ressemble « un peu »...




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  • Avançons,
    marchons, tâtonnons dans le boyau métallique pour nous asseoir dans les
    entrailles d'un « ornito » peu naturel. Nous sommes chiffres, nous
    sommes lettres, classés, imprimés, enregistrés, oblitérés, scannés...



    La fatigue me
    prend, m'envoie dans un monde vaporeux, flou, dans un monde où j'entends mais
    ne comprends pas, où je vois mais n'analyse pas, où je ne sens que trop tard
    mon épiderme réagir aux volumes et matières du monde extérieur. Amorphe, vidée,
    lourde je n'arrive néanmoins pas à dormir, la pressurisation me donne trop mal
    à la tête. Huit heures, il faudra végéter huit heures...J'ai l'impression
    d'adhérer encore plus au droit à l'euthanasie des personnes immobilisées pour
    toujours dans un lits ou une chaise, c'est selon le vouloir des infirmiers et
    infirmières, qui jouent avec une poupée qui ne fait pas non, ni oui, mais qui
    entend les récits trépidants de leurs aventures lors des dernières vacances à <st1:PersonName productid="la Baule" w:st="on">la Baule</st1:PersonName>, les extraordinaires
    échanges d'opinion sur le dernier épisode de « la vie est belle »,
    l'originale discussion sur les aléas météorologiques (évidemment) ...et cela sans
    pouvoir rire ou s'enfuir.



    Malgré tout je suis
    heureuse, heureuse de voir une autre terre, une autre mer, un autre air :
    le nouveau monde.




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  • fi





             Des tartines pour pas grand chose...
    c'est probable. Mais la tartine à le doux croquant de l'enfance et la chaleur
    bienveillante des entrailles de la mère, comment ne pas succomber à son
    appel ?



    <?xml:namespace prefix = o /><o:p> </o:p>



             Définition
    synthétique, dogmatique de « l'individu libre », tu m'énerves,
    catégorique et prétendant l'universalité! Tu es sortie triomphante, plombant,
    stoppant la réflexion, de l'amas de chair peinturluré grossièrement de rouge
    sang, de cette imposante masse élevée sur son estrade, qui nous dicte ce qu'est
    la liberté et comment elle peut s'accomplir. Le bon, gentil, bienveillant
    Rousseau contre les vilains méchants pas beaux Sade et Nietzsche, marre de me
    confronter à sa certitude, « nous sommes les enfants des Lumières tout de
    même », ne pouvons-nous pas renier nos « origines » et nous
    poser devant les problèmes, les « antithèses » le plus neutrement
    possible, c'est du chiqué, un combat où toujours le même retrouve son empreinte
    sur le podium.





             On s'autoproclame conscient !
    quelle estimation personnelle pédante !on se glorifie de notre pouvoir de
    jugement « libre » ! pouah ! fierté malsaine de se sentir
    Homme, dans le sens humain, civilisé. Heureuse de devoir parler pour me faire
    comprendre ? heureuse de devoir m'habiller pour ne pas avoir froid ?
    heureuse de voir l'acte d'amour sacralisé ? heureuse de devoir s'approcher
    au plus près du modèle ?...  Un peu de doute, diantre !





            



             Je sais bien, c'est son
    boulot, c'est un cours et, par conséquent synthétisé...

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  • L'odeur
    du papier quadrillé commence à assaillir nos narines ! elle fera son siège
    autour de nos naseaux pendant dix mois, les troupes nasales seront épuisées,
    lassée, des mutineries vont se faire bouillonnantes, une guerre éclatera peut
    être... Et oui, c'est bientôt la rentrée, encore quelques jours et nous revoilà,
    assis, sages par la force des choses... Nos vies rythmées par des évaluations
    despotiques qui nous flagellent de leur fouet de réussite. Le retour, la
    dernière année où je profiterai de la paisible certitude du lendemain.



    Un
    gout doux amer, revoir les amis tous les jours, oui, mais aussi, revoir les
    chaises et les tables parfaitement alignées comme des petits soldats emplis de
    rigueur tous les jours, enrichir ses connaissances, oui mais aussi subir les
    leçons de morale incessante sur l'égalité et la liberté alors que nous sommes
    enfermés pour encore plusieurs années sur les bancs des écoles, alors que nous
    voyons chaque soir en sortant du lycée un sdf qui nous tends la main... Assister
    au spectacle grandiose des mesquineries entre élèves, le script ne change pas
    souvent mais les acteurs sont des galériens qui ne connaissent pas les RTT,
    dopés par l'ennui et l'enfermement, leur gout à l'ouvrage semble s'estomper
    quelques jours avant et après les vacances, mais ils ne nous déçoivent pas
    souvent car, constant, leur jeu est irrésistiblement brillant de stupidité et
    de puérilité.



    Je
    vais marcher tous les jours, faire le même chemin, qu'il vente, qu'il pleuve ou
    encore qu'il fasse soleil, aux même heures. Passer devant le loueur de vidéos,
    l'atelier de poterie, la gare, le sexe shop, le fleuriste, le charcutier, le poissonnier,
    la boutique de fringues branchouilles, la préfecture, le welcome, la
    collégiale, arrivée au cloître, dire bonjour, me lester le dos à mon casier,
    qui comme tous les casier dont j'ai été l'heureuse propriétaire couine,
    entendre la sonnerie, papoter dans les couloir, s'asseoir à coté d'une amie,
    prendre des notes, écouter, participer un peu, entendre la sonnerie, réagir
    comme du bétail, se lever partir pour aller dans une autre salle, s'asseoir à
    coté d'une amie, prendre des notes, écouter, participer un peu, entendre la
    sonnerie, réagir comme du bétail, se lever partir pour aller dans une autre
    salle... ainsi de suite jusqu'à leur de nous nourrir, faire la queue, papoter
    dans la file, passer sa carte à la machine enregistreuse d'élèves, prendre un
    plateau, fourchette, couteau, cuillère, verre, serviette, faire la queue,
    prendre une assiette de la mixture homologuée par le ministère de la santé,
    ingurgiter, faire la queue, tout ranger, partir, parler, rire, engraisser mon
    sac pour les cours de l'après midi, ...



    Pfiou...




    2 commentaires


  • Ce
    que les vacances fatiguent !



    <o:p> </o:p>



    Une semaine bien remplie en sorties au
    grés des feux constellant le sol sablé tandis que les étoiles filantes rayaient
    le ciel de leurs passages mortuaires pour que nous puissions nous interroger sur
    les vœux dérisoires qui nous tiennent à cœur. Rencontres agréables, facilité
    des contacts sociaux due à une ambiance estivale enivrante de son parfum d'insouciance.
    Loin de la famille, adaptation à un nouvel environnement, rien de bien
    stressant.



    <o:p> </o:p>



    Les retards ferroviaires m'ont fait
    attendre 5h00 en gare de bordeaux, je n'ai pas beaucoup dormi, la voix
    robotique rythme ma somnolence sur le banc de la salle d'attente, 50 pages, je
    m'endors, dès que je rouvre les yeux, les personnages qui jouaient leur vies de
    passagers, avec un talent déconcertant, entre ces quatre murs, changent : mère de
    famille, inconnus en recherche de monnaie, allemands, anglais, bordelais,
    blonds, bruns, chauves... les gens passent et ne s'adressent pas la parole comme
    s'ils étaient seuls au monde dans cette pièce exigüe où le bancs sont si durs,
    les corps si serrés, et les regards si vagues et bovins. Je me réfugie dans la
    musique pour ne plus entendre le brouhaha des crissements sur les rails, les
    plaintes incessantes d'une mère attendant son fils dont le train n'est pas en
    avance, l'homme stressé qui grignote son stylo comme un écureuil une noisette,
    le musique électronique que vomie sans considération <st1:PersonName productid="la Game" w:st="on">la Game</st1:PersonName> boy d'un petit garçon
    déjà hypnotisé... Je vais prendre un café intensément jus de chaussette sucré, regarde
    l'heure, vais sur mon quai, le numéro cinq, attends une minutes, le monstre
    génial de fer m'avale et me recrache quelques heures plus tard à bon port où je
    suis accueillie par mon amie de toujours qui me donne un sourire revigorant
    comme présent de bienvenue.



    <o:p> </o:p>



    Réveillée tard par ma propre initiative,
    comme ça ne m'était pas arrivé depuis longtemps, je descends, en pyjama, les yeux prêts à se refermer, le ventre qui me
    torture de ses réclamations. Ils sont là attablés, je les rejoins, fais taire mon
    estomac et nous voilà prêtes pour une après midi de lecture, papotage, mime des
    baleines échouées sur la plage. Journée sympathique qui nous emmène petit à
    petit vers la nuit, les verres, les rencontres. Beaux comme des adolescents
    devenant homme qu'ils étaient, malgré tout, première soirée quelque peu chaotique
    , R. partie avec son élu qui me fit une impression plutôt agréable mais que je
    devais enfouir pour ne pas empiéter sur l'envie de R., moi avec un jeune homme
    ma foi charmant mais encore un peu inconnu, R. ne revient toujours pas, nous
    nous levons, les cherchons, les trouvons enfin derrière un des nombreux bunkers
    qui trônent sur le sable, nous devons malheureusement y aller, il se fait tôt,
    nous partons devant ils semblaient pourtant nous suivre mais non . Arrivés aux bicyclettes
    nous les attendons mais aucune silhouette daigne se montrer. Il faut y aller
    mais je ne connais pas le chemin moi qui suis arrivée hier dans ce labyrinthe
    où les maisons, les routes se ressemblent tant, C. entreprend de me raccompagner, évidemment nous nous perdons,
    impossible de joindre les deux amants par téléphone, il me propose de dormir
    dans la tante avec lui son frère et le galant de R. : PJ, j'accepte ne
    voyant aucune autres solutions possibles et ayant une confiance qui ne me parut
    pas excessive. On me donne une couette, PJ est là, R. doit surement être
    rentrée, je m'étends sur un matelas, m'emmitoufle dans les plumes d'oie ,le
    galant qui me plaît tant mais que je ne dois pas envisager autrement qu'un
    futur ami de vacances, se pose à coté de moi, nous discutons de choses futiles
    comme on sait tous si bien le faire, je commence à avoir les paupières lourdes,
    elles se ferment sans même que je puisse m'en rendre compte alors que nous
    parlons encore, il me prend ma main, je n'y crois pas vraiment mais la pensée
    me traverse l'esprit, ce n'est pourtant pas possible, moi si longtemps
    invisible dans le monde teenage, je n'ose le croire, cela ne se peux pas, je
    suis trop fatiguée, je sens ses lèvres qui caressent les miennes.
    Pourquoi ? je lui dis de ne pas continuer, que R. tient à lui, qu'il ne
    devrait pas, il continue se bourreaux des cœurs inexpérimentés, je me lève sur
    mes genoux, lui aussi, ne comprend-t-il pas que j'ai caché à ma meilleure amie
    mes sentiments pour qu'elle aille avec lui et lui avec elle et que tout le
    monde soit content ? Que je me suis forcée à jouer un rôle d'indifférente
    devant lui ... Pendant toutes ces années, il m'a pourtant semblé avoir toujours
    été dans leurs esprits masculins que la bonne copine à qui on raconte tous ses
    maux pas pour qu'ils soient soignés non pas par une réponse ou une solution mais par
    une écoute attentive et patiente. Il a trop bu, c'est surement cela, ça ne peut
    être que cela, oui c'est ça, ça n'implique rien, demain il aura oublié, je m'efforcerai
    de le faire et il retourneras auprès de R. . Je m'en convaincs, soudain une
    ondulation sonore familière me chatouille les tympans, c'est R. , elle est là,
    heureusement, enfin, soulagées nous repartons, je les remercie et leur dis à
    demain. Sur le chemin du retour je ne dis mot à R. puisque ce qu'il s'était
    passé fût tellement insensé qu'il ne put s'être passé. Pleine de remords en
    espérant que demain tout se passe bien je m'endors dans un lit qui m'est
    attitré et que je n'ai pas l'impression de mériter.



    <o:p> </o:p>



    Levée encore un peu tard, dorage de pilule
    sur la plage, rafraichissement de nos cops dans l'eau iodée et mouvementée,
    préparation pour la nuit, fringues, deux traits de crayons noir enfin tout ce
    que « j'apprécie ». Nous arrivons, il nous ignore, c'est
    déconcertant, je me sens fautive et ça m'énerve, nous partons plus tôt que qu'à
    notre habitude, essayant de décompresser en rigolant à s'en plier le ventre et
    à se casser la figure . Nous nous couchons, discutons, je n'ose lui dire, elle
    s'en est tellement entichée, demain il en sera autrement, je finis par répondre
    à ses questions « alors comment le trouves-tu ? » et autres,
    pour ne pas susciter de suspicions et pour, à mal parler, ne pas « foutre
    la merde », je lui dis que s'il lui plaît c'est le principal mais qu'il ne
    m'inspire rien d'autre qu'un futur ami. Cet exercice est difficile pour moi, je
    me prostitue sentimentalement parlant, c'est désagréable, écœurant, douloureux...



    <o:p> </o:p>



    Lecture, les pages s'enchaînent avec
    fluidité, écriture, les mots viennent sans même que je les cherche, papotage,
    les sujets de conversation s'accumulent avec succès. Arrive le moment redouté,
    la nuit, politesses faites, verres bus, nous roulons vers la plage et ses feux,
    comme des êtres des cavernes que nous fûmes, retour à des sources de fraternité
    authentiques . Il ne nous a toujours pas adressée la parole, moi, après tout ça
    ne me dérange pas tellement mais c'est pour R. que je trouve son comportement
    incongru et puéril. Au moment d'aller chercher du bois, R. va le voir et lui
    demande pourquoi il nous snobe ainsi depuis deux jours, il rétorque qu'il n'en
    est rien, rassurées nous lui faisons la bise. Nous sommes autour du feu, nous
    parlons écoutons quelques bons sons de rammstein que C. a amenés, des
    allemands arrivent dont un qui plaît à R. et le sentiment semble être
    réciproque, mais je sais bien que ce n'est que pour ce soir elle me l'a dit
    quand nous nous sommes éclipsées pour parler. PJ est loin tant mieux, nous
    sommes tous euphoriques, affichant un sourire béat de débile léger, nous sommes
    biens. R. s'est rapprochée de son allemand, et moi je discute avec N. et C., PJ
    pointe le bout de son nez, il s'allonge sur mes jambes, ce ne sera, après tout,
    que la troisième personne qui fait disparaître mes jambes sous sa tête. Il
    prend ma main, je crains un peu, mais fais comme si de rien n'était attendant
    qu'il s'endorme mais il ne semble pas le vouloir, il me demande de pencher ma
    tête car il a « un secret à me dire », gourde que je suis, j'approche
    mon oreille droite, je sens encore ses lèvres sur les miennes, je me retire, je
    ne comprends décidément pas, je refuse de comprendre, c'est tellement
    surréaliste, il s'est avancé vers moi mais pourquoi ? pourquoi ne m'a-t-il
    pas laissé à ma place si douillette et prévisible de copine moche ? La
    pluie commence à tomber, il me plaît cet insensé, ce n'est bien sûr pas de
    l'amour, ne soyons pas si grotesquement excessifs, mais tout de même. Nous
    décidons de nous abriter dans un bunker, je m'en voudrais mais c'est ainsi, ce
    n'est pas une raison c'est un fait. Un moment plus qu'agréable passé avec lui. Je
    sens que j'en dis trop pour une si petite personne.





    Le récit des autres jours ne sera
    probablement jamais écrit.

     



    J'ai
    été faible mais j'étais bien , je ne sais plus quoi en penser, je préfèrerais
    ne plus y penser du tout...





     




    1 commentaire


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